• La renaissance du temps : épilogue

    La renaissance du temps : épilogue

     

     

    Autres liens: http://www.philipmaulion.com/article-bienvenu-au-moment-present-de-lee-smolin-117515126.htmlBienvenue au ‘Moment Présent’ de Lee Smolin.
    https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3850: 
    Lee Smolin et la physique contemporaine

    http://www.philipmaulion.com/2017/05/emergence-pourquoi-les-physiciens-recourent-ils-a-cette-notion.htm:l Emergence : pourquoi les physiciens recourent-ils à cette notion ?

    http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2013/136/smolin.htm(Time Reborn: From the Crisis in Physics to the Future of the Universe)

    http://medias.dunod.com/document/9782100706679/Feuilletage.pdf (la renaissance du temps Dunod: quelques pages à feuilleter)

    https://monblogdereflexions.blogspot.com/2018/12/la-gravitation-quantique- La gravitation quantique à boucles avec Carlo Rovelli: Pour s'initier avec quelques sites

     

     

     

    1) Introduction.

    Je complète ici les articles de ma lecture "ma lecture" du livre de Lee Smolin avec un rappel de ma conclusion dans l'article 12 au chapitre 4): Une conclusion de ma lecture du livre

         4-1) Ces deux idées, le principe d'universalité de la méta-loi et Idée du mariage de la loi et de la configuration, prises avec le principe de précédence et la sélection naturelle cosmologique  donnent 4 manières d'aborder le dilemme des méta-lois. Ce ne sont que des premiers pas, mais Lee Smolin pense qu'il n'est pas exagéré de dire que la direction que prendra la cosmologie au XXIè siècle sera déterminée par la manière dont on résout le dilemme des méta-lois. L'avenir nous le dira...

     

         4-2) Les mathématiques et la science. Le livre s'est ouvert sur des questions concernant le rôle que les mathématiques jouent dans la science. Qu'en penser après la lecture du livre?  Que penser des mathématiques et pourquoi y a t-il quelque chose plutôt que rien? Faut-il les penser de façon platonicienne, comme de nombreux mathématiciens? 

         a) Alors que les conclusions en mathématiques viennent de l'implication logique; dans la nature, les événements sont générés par des processus causaux opérant dans le temps. Les implications logiques ne sont pas les processus causaux, même si elles peuvent modéliser certains de leurs aspects. Ainsi, la logique et les mathématiques ne peuvent saisir la totalité de la nature, la logique n'est pas le miroir de la causalité. Il y a des aspects de l'univers qui ne seront jamais représentables en mathématiques. Et en particulier, l'un d'eux, c'est que dans le monde réel, il y a toujours un instant particulier. Cette leçon, que permet de saisir la réalité du temps, est que la nature ne peut être capturée par un système logique ou mathématique quel qu'il soit. 

    Cela rappelle étrangement les théorèmes de Gödel que j'ai évoqués dans mon article à propos de Motl: "The referent frame, l'équation bogdanov", au chapitre 5-2: "[...] Le principe d'incertitude implique que lorsqu'on observe une particule élémentaire, par exemple, on peut observer soit sa position, soit sa quantité de mouvement (vitesse = masse x vitesse), mais pas les deux en même temps. Une des conséquences, c'est qu'il n'est pas possible de parler de trajectoire pour une particule quantique. Ce que proposent les frères Bogdanov, c'est de remplacer cette incertitude par un autre concept, qui vient d'ailleurs des mathématiques, notamment du mathématicien Kurt Gödel, (compagnon d'Einstein dans les années 1930 à Princetown). Ce que dit le théorème de Gödel:

    "Nous avons vu que la notion de « démontrabilité » est toujours relative à un système d’axiomes. Cela veut dire qu’une certaine affirmation mathématique peut très bien être démontrable avec un système, mais pas avec un autre ! Ce dont ont voulu s’assurer Hilbert et sa bande au début du XXème siècle, c’est qu’il était possible de construire un système d’axiomes parfait, tel que toutes les propositions mathématiques vraies y soient démontrables. Un tel système serait dit « complet ». Et c’est précisément cet espoir que Gödel a ruiné : il a démontré que dès que l’on veut faire au minimum de l’arithmétique des nombres entiers, quel que soit le système d’axiomes qu’on utilise, il existera toujours des énoncés vrais mais indémontrables. On dit que ces énoncés sont indécidables. Cela signifie qu’il n’existe pas de système d’axiomes complet, et c’est pour cela que l’on appelle ce théorème, le théorème d’incomplétude. Pour reprendre l’analogie avec l’échafaudage, on peut y mettre autant de piliers qu’on veut, il existera toujours des fenêtres de l’immeuble qu’on ne pourra pas atteindre !" Cela signifie qu’il n’existe pas de système d’axiomes complet, et c’est pour cela que l’on appelle ce théorème, le théorème d’incomplétude."

     

         *Les Bogdanov, en utilisant ces résultats ont pu dire: "Gödel a démontré que dans tout système, il y a toujours de l'inconnaissable, il y a toujours de l'incomplétude, c'est à dire que la cause qui a permis à ce système soit d'exister, soit d'évoluer, cette cause, ou ces causes,  peuvent être renvoyées à l'extérieur même de ce système. Et quand on applique cette idée d'incomplétude à l'Univers et au comportement des particules élémentaires. on en est conduit à cette conclusion, c'est qu'il existe dans l'Univers un principe d'incomplétude: nous ne connaissons pas les "déterminants fondamentaux" qui guident le comportement des particules élémentaires. Cela ne veut pas dire que le système est incertain et gouverné par le hasard, cela veut simplement dire que nous ne connaissons pas une certain nombres de "déterminants", de facteurs essentiels qui guident le comportement du système et qui sont à l'extérieur de ce système et pire, qui sont à l'extérieur de l'espace-temps. En fait, il existe des données qui guident le comportement des choses, des événements visibles dans l'espace-temps et cependant ces déterminants sont à l'extérieur de l'espace-temps. Ils surgissent dans l'espace-temps sous la forme de ces phénomènes, phénomènes qui ont évidemment la qualité d'être entourés d'un certain flou. Mais ce flou, c'est ce qu'on appelle flou quantique, il ne relève que d'une connaissance "de notre point de vue"  incomplète de ce système, parce que précisément, le système n'est pas connaissable, dans la mesure où ces déterminants sont à l'extérieur de l'espace-temps. "

         *Stuart Kauffman exprime une autre vision dans le site de Frank Wisserintegralworld.net/visser148.html au chapitre "UN MONDE AU-DELÀ DE LA PHYSIQUE" dans lequel il écrit: " [...] Je dis que Dieu est le caractère sacré de la nature. Et vous pouvez aller au-delà de cela. Vous pouvez dire que Dieu est la nature. C'est le dieu de Spinoza. C'est le Dieu en qui Einstein croyait. Mais leur vision de l'univers était déterministe. La nouvelle vision est que l'évolution de l'univers est partiellement sans loi et sans cesse créative. Nous sommes les enfants de cette créativité [...] Kauffman, qui met l'accent sur la créativité de l'univers, a écrit un livre sur la religion dans lequel il propose de "réinventer le sacré" [une nouvelle vue de la science, de la raison et la religion (2010)], l'humanité dans un univers créatif (2016) et le livre plus récent "A world beyond physics": [l'émergence et l'évolution de la vie(2019)]. Mais il essaie de naturaliser la religion, de trouver une "divinité naturelle", sans y introduire un esprit. Une de ses phrases célèbres est:  « Je pense que la créativité dans la nature est si magnifique et si écrasante que c'est assez Dieu pour moi (it's God enough for me)et je le pense (vrai?) pour beaucoup d'entre nous, si nous y réfléchissons.» Kauffman met l'accent sur la créativité de l'univers. "Qui aurait pu s'attendre à ce qu'il y ait jamais des éléphants dans cet univers?", demande-t-il. "Aucune loi de la physique ne prédirait jamais que cela se produise".

         *Avec Lee Smolin qui affirme que la nature ne peut être capturée par un système logique ou mathématique quel qu'il soit nous avons ici trois visions de la nature qui pourraient un jour montrer des aspects compatibles d'une même réalité (-L'univers est, simplement, il survient, le temps est réel (Smolin), -La créativité du réel est la complexité (Kauffman), -Avant le big bang, est l'information (les frères Bogdanov)). Pour Lee Smolin, l'univers est unique, il ne survient qu'une fois, comme le fait chaque événement... unique, que la nature héberge. Pourquoi il est, pourquoi il existe quelque chose plutôt que rien n'est peut-être pas une question ayant une réponse. La physique quantique semble répondre: Parce que Rien est instable, voir [2],. Et sauf, précise Smolin, peut-être que, exister, c'est être en relation avec d'autres choses qui existent, et l'univers est simplement l'ensemble de toutes ces relations. L'univers lui-même n'a aucune relation avec quoi que ce soit situé en dehors. Se demander alors pourquoi il existe, plutôt que le néant, sort du champ du principe de raison suffisante.

          b) Alors comment exprimer la science si la nature ne peut être capturée par un système logique ou mathématique quel qu'il soit? 

    Les mathématiques sont un langage de la science, c'est une méthode puissante et importante, mais le lien entre les résultats des calculs mathématiques et les résultats expérimentaux doit être exprimé en langage ordinaire puisque les expériences se déroulent hors des mathématiques, dans le monde réel. Finalement, conclut Lee Smolin, même si les mathématiques sont un formidable outil; ce n'est pas leur langage qui a le dernier mot, le langage qui a le dernier mot en science  est LE LANGAGE.    


         4-3) Pour conclure, quel peut être le nouveau chemin vers une nouvelle théorie à laquelle aspire Lee Smolin

    Nous sommes face à un défi qui ne doit pas être sous-estimé pense Smolin. La science cosmologique est dans une crise. Nous pouvons faire le pari que continuer sur la base des méthodologies qui ont si bien servi la science jusqu'à maintenant ne nous mènera nulle part. C'est ce que nous avons pu voir à partir des  paradoxes qui s'ensuivent [Nous avons vu dans mon article 1 (l'erreur et le dilemme cosmologique), donnant ma lecture de la renaissance du temps chapitre 8, que la seule manière d'échapper à aux problèmes, dilemmes et paradoxes liés à ce paradigme, est d'adopter une méthodologie qui va au-delà du paradigme newtonien]. Il semble donc qu'il faille avancer dans l'inconnu, face à un choix de programmes radicaux. Nous ne pourrons décider lequel est correct que lorsque nous verrons des directions conduisant à des prédictions testables pour de nouvelles observations et quand ces observations seront faites. Par ailleurs, toute nouvelle théorie devra offrir des explications solides pour des faits connus, mais pour l'instant mystérieux.

    Lee Smolin pense que l'histoire décrira ces idées comme des échecs, échecs dus à une approche inadaptée d'un problème fondamental en science. L'échec vient d'avoir pris une méthode adaptée à l'étude de petites parties de l'univers pour l'appliquer à l'ensemble de ce qui existe. Cet échec ne peut être corrigé juste en inventant un scénario du même type. [...] il est encourageant de savoir, dit Lee Smolin, que des observations actuelles et dans un futur proche pourraient nous amener à les rejeter comme étant fausses. Cela suggère que les scénarios dans lesquels l'univers est une étape dans une succession d'univers sont testables et de ce fait scientifiques. La suggestion la plus radicale dans cette direction de pensée est basée sur la réalité du moment présent et du principe que tout ce qui est réel l'est dans le moment présent. Cela implique que la physique ne peut plus être comprise comme la quête d'un double mathématique, identique de l'univers. Ceci est un fantasme métaphysique qui a inspiré des générations de théoriciens mais qui bloque maintenant le chemin vers le progrès selon Smolin. Les mathématiques servent la science, mais elles ne pourront plus en être la Reine. Il n'est plus possible de voir des lois absolues, intemporelles, dicter l'évolution de de la configuration du monde, qui est ancrée dans le temps. Dans notre monde, qui vit une ère cosmologique relativement froide et calme, si on suppose que tout ce qui est réel est réel à un instant, alors la distinction entre les lois et les états doit être de nature relative. Mais dans d'autres ères, plus violentes, la distinction doit se dissoudre en un description nouvelle du monde, totalement dynamique, qui soit rationnelle et réponde au principe de raison suffisante

     

    Ce Nouveau chemin réussira t-il?  Le temps le diraAinsi se termine "ma lecture" de ce dernier chapitre du livre de Lee Smolin. Il est suivi d'un épilogue que le Dr Doulu commente ainsi: "Le livre s’achève par un long épilogue intitulé “Penser dans le temps” illustrant le fait que tous nos actes, notre pensée, notre civilisation sont fondamentalement basés sur l’écoulement irréversible du temps. Le réchauffement climatique et quelques effets économiques sont analysés sous cet angle, mais j’ai survolé ce chapitre, le trouvant un peu hors-sujet"L'épilogue sera l'objet du chapitre 2.

    Nous venons de voir, dans le site philipmaulion.com (Bienvenue au ‘Moment Présent’ de Lee Smolin), l’affirmation d’Einstein : « Ce qui du point de vue physique est réel… est constitué de coïncidences spatio-temporelles. Et rien d’autre» [...] qui confirme sa conception philosophique réaliste. mais aussi, à mes yeux, elle présente l’inconvénient majeur d’effacer la différence des points de vue des observateurs qui seraient dans des référentiels distincts et donc l’observateur n’a plus lieu d’être [...] et plus loin: "je considère qu’il ne peut y avoir de discours scientifique sur la nature sans présence du ‘sujet pensant’ et cette présence est inexpugnable, non seulement du discours mais encore des lois énoncées car ‘l’être humain n’est pas nu de toute contribution lorsqu’il décrypte et met en évidence une loi de la Nature.’


    Peut-être le chemin que pressent Lee Smolin mènera t-il à redécouvrir le sujet? C'est ce qui a fait l'objet de ma réflexion lors de ma lecture du livre de Lionel NaccachePerdons-nous connaissance? Dans mon article 5, au chapitre 4) "L'information et la connaissance confondues"sont évoquées (en 4-1) La connaissance et son malaise contemporain: 

    [...] "l'acte de connaître met en scène trois entités: -le sujet X tel qu'il existait et se représentait à lui-même avant de connaître l'objet Y -L'objet Y qui est le support de cet acte de connaissance. -Le sujet X' qui est le sujet ayant absorbé l'objet Y, c'est à dire le sujet ayant mis à jour ses représentations mentales à la lumière des nouvelles connaissances acquises". [....] En confondant connaissance et information, nous avons inventé une "mauvaise solution" contemporaine. [...] Aujourd'hui, il nous faut réparer le déséquilibre, et aux côtés de la quête de l'information, il nous faut reprendre là où nous l'avions abandonnée la quête du sujet, c'est à dire la prise en compte des mécanismes de transformation de notre subjectivité qui sont à l'oeuvre dans la connaissance.
    Ce sera sans doute une révolution plus délicate à conduire que la précédente, car il n'y a pas vraiment d'adversaire identifié comme l'était l'ancien régime, ni de recette connue, mais seulement une prise de conscience de ce qu'est l'essence véritable de la connaissance et ne pourra pas se limiter à la mise en pratique des paroles des Anciens dont nous avons relu les écrits et les récits. On devra la reconstruire sur l'ossature inédite de la société de l'information. En 4-4) apparaît un Troisième facteur: Le progrès scientifique efface le sujet. [...] Dans un premier temps, celui de son annonce, la découverte met à l'épreuve nos certitudes et ébranle nos intuitions et nos convictions. Elle peut avoir d'importantes répercussions sur nos interprétations du monde et sur nos fictions conscientes. Ce temps est un temps humaniste, temps de réflexion qui aide le sujet que nous sommes à se transformer et à évoluer.
    Le second temps, celui qui succède à l'assimilation de la découverte par les sociétés humaines, est bien plus long que le précédent. Les générations passent, la découverte a été parfaitement assimilée. [...] C'est ce deuxième temps du progrès scientifique, celui qui suit le bouleversement du système de croyances, qui participe au processus d'effacement du sujet dans la relation ternaire que nous avons vu à plusieurs reprises [...] Ainsi, oublier ce qui est à la source du sujet lorsqu'il élabore des significations paraît une grossière erreur à Husserl.. [...] 4-5) Quatrième facteur: L'erreur de Pythagore. [...] (Elle) s'enracine dans un idéalisme mathématique dont on trouve la plus ancienne forme chez Pythagore. la vérité mathématique préexisterait à nos propres cogitations donc a priori à système de fictions-interprétations-croyances. Cette vérité mathématique serait immuable et parfaite et l'unique relation que nous puissions nouer avec elle serait celle de ses déchiffreurs afin de la rendre intelligible à nos esprits. Elle ne relèverait pas de la création, mais de la découverte par la formulation de la démonstration [...] Cela concourt à désincarner encore davantage la connaissance et effacer le sujet. Connaître devient une histoire d'accès et de transfert d'information pour la techno-science contemporaine. [...] Ainsi, même au cœur des mathématiques pures est tapi le sujet! Et rien n'impose de l'exclure, entendu comme système de fictions-interprétations-croyances de notre aventure techno-scientifique contemporaine. Encore faut-il, souligne L. Naccache, nous efforcer d'échapper à l'illusion à laquelle pythagore a succombé le premier. Mais, à mon avis, que sait-on de le pensée profonde de Pythagore? Je suis persuadé que si on peut le dire de ses successeurs jusqu'à tous ceux qui comme l'explique L. Naccache, occultent le sujet, j'imagine que Pythagore avait une notion du sujet autrement profonde, surtout si comme l'a expliqué Albert Slosman (hommage) dans "la grande hypothèse" il a aussi été grand prêtre en Egypte à Dendérah.

    -->>article de mon blog: La grande hypothèse11 partie a) Ce que j'ai vu et compris

    https://monblogdereflexions.blogspot.com/2011/04/la-grande-hypothese11-ce-que-jai-vu-et.html#.XQKwXLwzb4b

     

    2) La "Renaissance du temps" Epilogue: penser dans le temps.

     

         2-1) le feu et l'imagination, s'épanouir à l'orée de l'incertitude.

    Tous les progrès de la civilisation humaine, écrit Lee Smolin, depuis l'invention du premier outil jusqu'à nos nouvelles technologies quantiques, résultent de l'application disciplinée de notre imagination. Celle-ci permet de vivre à la frontière du danger et de l'opportunité. Notre capacité à imaginer des situations qui ne découlent pas des données dont nous disposons nous permet d'anticiper les dangers avant qu'ils soient imminents et donc de pouvoir planifier leur rencontre. On sait que nos ancêtres faisaient un feu pour tenir le tigre à distance, mais il est difficile d'imaginer comment les premières personnes ont fait cela pour la première fois il y a quelques centaines de milliers d'années. Cela a peut-être pu leur paraître insensé d'utiliser une menace mortelle comme le feu pour en éloigner une autre, le tigre. Quoi qu'il en soit, ces lointains ancêtres, sans doute avec l'idée que le feu pouvait être contrôlé et grâce à l'imagination et au courage, ont pu éloigner la tigre et peu à peu domestiquer la nature et ... Dans l'époque moderne, nous vivons avec du feu caché partout dans nos maisons, dans nos murs, dans tous nos appareils et dans l'environnement qu'on s'est créé. Nous n'y pensons même plus (sauf si, peut-être dans la voiture au cours d'un voyage nous nous demandons si nous avons bien fermé le gaz). Nous avons certainement oublié que si nous n'étions pas les descendants de ceux qui, il y a des centaines de milliers d'années ont imaginé des moyens de domestiquer le feu, nous serions toujours de vulnérables proies. Lee Smolin le dit: "le grand défi de la vie humaine, c'est s'épanouir à l'orée de l'incertitude; nous prospérons à la lisière de la chance et du danger et vivons avec la connaissance que nous ne pouvons pas tout contrôler ni empêcher les ennuis survenir de temps à autre". Donc, il y a quelques 12000 ans et sans doute encore plus tôt si on en croît la grande hypothèse d'Albert Slosman, "nous" ( = nos ancêtres) avons adapté nos environnements à nos besoins et sommes devenus des fermiers sédentaires plutôt que chasseurs-cueilleurs même si certains le sont restés. Depuis lors, notre empreinte s'est tellement tellement agrandie que nous détruisons tout ce qui reste de ces civilisations et que nous imposons aux systèmes naturels de la Terre de grands dommages et une menace qui risque d'entraîner leur suppression et leur extinction. Notre imagination, qui a piloté notre adaptation et qui est notre jeu peut seule nous apporter les idées nouvelles qui nous feront traverser sains et saufs les surprises à venir dont nous sommes pourtant à l'origine. Cette imagination a conduit à l'aspect tragique de la vie humaine, qui est que nous pouvons imaginer l'inévitabilité de notre mort.. En désirant survivre le plus longtemps possible, nous repoussons l'inévitable et parce que nous sommes humains, nous allons trop loin, beaucoup trop loin (?). Une conséquence est l'essor des civilisations, de la science, des arts et de toutes ces merveilleuses technologies que nous prenons pour argent comptant (en allant jusqu'à leur confier notre vie?). Une autre est la croissance des déchets que notre dépassement produit parce que la meilleure protection contre en déclin exponentiel est une croissance exponentielle. Ainsi, notre espèce, qui s'était adaptée à une niche écologique étroite et rare, voire unique, a conquis la planète Terre entière et met en danger nos plus cousins et la plupart des espèces qui sont maintenant en danger d'extinction. Ce qui nous a séparés des autres espèces les plus voisines, les primates, est les plus souvent attribué à "la culture" (En philosophie, le mot culture désigne ce qui est différent de la nature).Mais ne s'agit-il pas là d'un autre mot pour qualifier notre incessante quête de meilleures façons de vivre et de notre capacité à imaginer des situations qui ne découlent pas que des données dont nous disposons, qui nous permet d'anticiper les dangers avant qu'ils soient imminents et donc de pouvoir planifier leur rencontre? Même si certains souhaitent vivre en prélevant le minimum à leur environnement et sociétés; dans un équilibre avec leur monde, dans l'ensemble, ce n'est pas la voie des êtres humains. Notre voie qui a donné naissance à la culture et à la connaissance, c'est d'aspirer à toujours plus et différent que ce que nous avons, imaginer ce qui n'est pas, chercher au-delà des limites, tester les contraintes;, explorer, se précipiter et... chuter dans les frontières de notre monde connu. 

    [Faisons ici une parenthèse pour rappeler le livre de Lionel Naccache "Perdons-nous connaissance? dont j'ai donné "ma lecture" dans 5 articles. La culture humaine est liée à la connaissance, mais nous avons certainement beaucoup de surprises à découvrir! N'est-il pas écrit à propos de l'arbre de la connaissance du bien et du mal: "l'arbre de la connaissance du bien et du mal se situait dans le jardin d'Éden, où Adam et Ève furent mis par Dieu. Dieu défendit à Adam de manger des fruits de ce seul arbre, et l'avertit que s'il mangeait ces fruits défendus, il serait passible de mort". 

     Annick de Souzenelle elle, a une lecture lecture symbolique (nouvelle lecturede la Bible hébraïque que le site  pncds72.free.fr/ analyse comme Une supercherie « gnostique? Il me semble que ce soit plus complexe. La façon de parles du fruit de l'arbre de la connaissance de Annick de Souzenelle telle que nous l'avons vu dans mon article 1 concernant "ma lecture" de Lionel Naccache (chapitre 1, avant-propos)  me paraît édifiante. L'Arbre de la Connaissancele fruit défendu: « Yahvé (le tétragramme) Dieu planta un jardin en Eden, à l’orient et il y mit l’homme qu’il avait modelé. Yahvé Dieu fit pousser du sol toute espèce d’arbres séduisants à voir et à manger, et l’arbre de la vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. [...] Yahvé Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder. Et Yahvé Dieu fit à l’homme ce commandement : “Tu peux manger de tous les arbres du jardin. Mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal tu ne toucheras pas, car le jour où tu en mangeras, tu deviendras passible de mort. » (Genèse, II, 8,9 et 15,17). Prenons la traduction qu'en fait  Annick de Souzenelle « Et plante YHVH-’Elohim un jardin en ‘Éden venant de l’Orient, Il place là l’’Adam que ’Il a formé. Fait germer YHVH-’Elohim, à partir de la Adamah tout arbre précieux pour la vue (ouvrir l’intelligence) et bon à manger (accompli et donc assimilable) et l’arbre de vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance de l’accompli et du pas-encore-accompli (de la lumière et de son contraire, les ténèbres). Et un fleuve jaillit d’’Éden pour arroser le jardin ; et, de là, il se partage et devient quatre principes. Nom, le UN : Pîshon qui entoure (investit) toute la terre de Hawîlah. Là (se trouve) l’or, et l’or de cette terre est lumière accomplie. Là (se trouvent) l’ambre et la pierre d’onyx. Et NOM le fleuve le deuxième Guîhon, lui il investit toute la terre de Koush. Et le NOM du fleuve le troisième Hidequel =Tigre ; lui, il est le marchant, orient d’’Ashour, et le fleuve le quatrième, lui est Pherat. YHVH-’Elohim saisit le « Adam et le conduit dans le jardin de délices pour la travailler et la garder. Et commande YHVH-’Elohim sur l’’Adam en disant : de chaque arbre du jardin, manger absolument, tu mangeras. Mais de l’Arbre de la connaissance de l’accompli et du non-encore accompli tu ne mangeras pas de lui-de nous car dans le jour où tu mangeras de lui-de nous muter absolument tu muteras. » 

     

    L'avenir nous dira ce qu'il aurait fallu retenir des écrits de Lionel Naccache et des interprétations de Annick de Souzenelle pour remédier à ce que Lee Smolin voit comme le franchissement des frontières pour vivre hors équilibre avec notre environnement qui est certainement le résultat de la connaissance et de la culture mais qui, pour certains serait une pathologie du capitalisme et de la société technologique moderne. Lee Smolin estime que dès l'âge de pierre en Amérique du Nord, nous avons colonisé le continent, balayant la plupart des grands mammifères au passage. Les guerres tribales auraient tué une population de casseurs-cueilleurs bien plus grande que tous les européens massacrés durant les deux guerres mondiales du XXè siècle. Cela me paraît effrayant, mais avec le résultat actuel de la croissance exponentielle de la connaissance et de la culture humaine, il semble que nous soyons au sommet de notre domination des écosystèmes et des ressources de la planète, et nous savons maintenant que la situation actuelle est insoutenable. Selon Lee Smolin, c'était à prévoir avec une telle croissance exponentielle. 


         2-2) Penser dans le temps: la solution?

    Si nous nous obstinons à penser hors du temps, dans une réalité intemporelle comme le suggère Carlo Rovelli (et si le temps n'existait pas?), nous ne surmonterons pas les difficultés sans précédents que soulève le changement climatique de ce XXIè siècle. Pour sa part, Annik de Souzennelle pense que « L’écologie extérieure est inséparable de l’écologie intérieure » ce qui est une autre piste de réflexion et de prise de conscience. Pour elle, le coeur de la problèmatique est "une perte totale du monde céleste, du monde divin. L’Homme est comme un arbre. Il prend ses racines dans la terre, et ses racines dans l’air, la lumière. Il a des racines terrestres et des racines célestes". Le problème est si urgent que deux pistes ne sont pas à négliger. Revenons donc à Lee Smolin, qui continue en insistant sut le fait indéniable que nous ne pouvons pas nous reposer sur le menu standard des solutions politiques, parce que ces problèmes se définissent par l'échec de nos systèmes politiques actuel (donc du libéralisme économique?). Il n'y a, nous assure t-il, qu'en pensant dans le temps que nous aurons une chance de survivre aux siècles à venir. Souvenons-nous qu'il y eut quelqu'un qui pour la première fois eu le courage de braver le feu et ainsi de mettre ses enfants à l'abri du danger représenté par le tigre, en affronter ce danger et en domestiquant le feu. Lee Smolin ne peut s'empêcher de s'écrier: Qui aura le courage de réaliser que la santé de nos enfants pourrait dépendre de notre apprentissage de la domestication du climat? En 2014 (sortie du livre), le danger était certes imminent, mais c'est plus  récemment que l'alerte générale a été lancée. (voir Aurélien BarrauLe plus grand défi de l'histoire de l'humanité et la fin du monde ou Greta Thunberg et la croisade des enfants). 

    Malgré l'incertitude dans laquelle nous plongeons, imaginons avec Lee Smolin que nous sommes en 2080 que les problèmes de changement climatiques ont été affrontés et améliorés. Mes petits-enfants seront des vieillards ou dans la fleur de l'âge selon les avancées médicales. Mais comment leur pensée aura t-elle évolué avec l'évitement de la catastrophe annoncée? Qu'auront-ils appris en chemin pour avoir rendu ce succès possible? Pour Lee Smolin, La maîtrise de la crise est difficile à prédire car ce sera plus que la résolution d'ingénierie globale. Même parmi ceux qui réalisent la gravité de la situation, Il y a deux points de vue opposés, faux l'un comme l'autre. Il y a ceux qui voient le monde en termes économiques, pour qui la nature est une ressource qui doit être exploitée et transcendée et pour qui le changement climatique est juste un problème agricole sur une plus grande échelle, devant-être géré par une analyse coût-bénéfice. Pour certains militants écologiques, la nature est monumentale et vierge, et ne peut être que diminuée par les empiétements de la civilisation, le changement climatique étant juste une autre question de conservation. Mais les deux sont à côté, car ils supposent que la nature et la technologie sont des catégories qui s'excluent mutuellement, donc qui entrent en conflit et qui imposent alors un choix entre l'un ou l'autre. Une solution nécessitera sans doute non un choix entre la nature et la technologie, mais une réorientation entre les deux. Peut-être devrions-nous accorder plus d'importance aux réflexions que nous avons évoquées au chapitre 2-1   avec Lionel Naccache ("Perdons-nous connaissance?et Annick de Souzenelle et sa lecture lecture symbolique (nouvelle lecturede la Bible hébraïque. Quelques pistes y sont certainement décelables.

    Un consensus scientifique écrasant nous dit que c'est nous, les hommes (et notre connaissance), qui sommes en train de déstabiliser le climat. Les quatre milliards d'années d'évolution de la nature basée sur la vie végétale et animale risque de disparaître sous la forme actuelle et une formidable mutation est sans doute imminente (avec l'apparition de la vie artificielle?), mais il est vrai que l'histoire du climat sur Terre révèle des fluctuations soudaines dans le passé entre des états très différents alors que l'homme n'était pas encore le déclencheur. Le changement climatique anthropique ou réchauffement climatique est le fait des émissions de gaz à effet de serre engendrées par les activités humaines, modifiant la composition de l'atmosphère de la planète(1). À cette évolution viennent s'ajouter les variations naturelles du climat. Mais, que nous soyons déclencheurs ou non, les conséquences seront désastreuses pour nous et parce que nous sommes capables a priori, de modérer ou d'éviter des changements majeurs, il faut le faire. Arriverons-nous à résoudre cette urgence? Si oui, alors, une fois que nous aurons compris comment les systèmes naturels réagissent aux technologies et que nous commencerons à les utiliser de sorte qu'elles opèrent en harmonie avec le climat et Lee Smolin pense que nous aurons transcendé le schisme entre le naturel et l'artificiel à une échelle planétaire. Economie et climat seront des aspects d'un seul et même système et pour survivre à la crise climatique, nous devrons concevoir puis établir un nouveau type de système, symbiose entre les processus naturels qui déterminent le climat et notre civilisation technologique (?). Nous sommes, suite à ce que nous croyons être la connaissance, déformée par l'information, habitués maintenant à nous voir comme ne faisant pas partie de la nature et souvent à voir notre technologie comme une violence faite au monde naturel. Mais, que le fantasme soit de conquérir la nature ou celui que la nature nous survive, nous sommes maintenant à la limite de l'utilité de de l'idée selon laquelle nous sommes séparés de la nature. Si nous voulons que notre espèce survive, il faut maintenant nous voir d'une autre façon, dit Smolin

    : tout ce que nous faisons est et fabriquons est aussi naturel que les cycles de l'ogygène te du carbone dont nos sommes issus. 

    Pour commencer, nous devons comprendre les racines de la distinction entre l'artificiel et le naturel. Elles ont beaucoup à voir avec le temps. Nous devons laisser derrière nous l'idée fausse que ce qui est lié au temps est illusoire et que ce qui est intemporel est réel.

         2-3) Vers une nouvelle philosophie? 
    Il faut rechercher les premières expressions de la philosophie encore vivace dans les premières interprétations chrétiennes de la cosmologie d'Aristote et de Ptolémée  (voir le livre chapitre 1): "La sphère terrestre est l'unique résidence de la vie, mais aussi de la mort et de la dégradation, cernée par des sphères parfaites d'une construction cristalline immuable tournant éternellement autour de la Terre, emportant Lune, Soleil et planètes. Les étoiles sont fixées à la sphère la plus extérieure, et encore au-delà, vivent Dieu et Ses anges". D'où la notion encore prégnante que le bien et la vérité doivent se trouver au-dessus de nous alors que le mal et la fausseté se trouvent ne-dessous. Pour apprendre à vivre avec notre planète Lee Smolin nous conseille de nous débarrasser des vestiges de cette ancienne aspiration et à nous élever au-dessus d'elle. 

    C'est cette même hiérarchie qui s'applique au binôme naturel/artificiel. En effet, certains placent l'artificiel au-dessus du monde naturel du vivant parce que l'artificiel, étant le fruit d'esprits plutôt que de l'évolution aveugle et sans âme si on en croit le néo-darwinisme, il est plus proche de de la perfection et donc de l'intemporalité. Par contre, d'autres voient dans le naturel la pureté que n'ont pas les constructions et objets artificiels.  Mais comment pourrions-nous nous libérer de cette structure conceptuelle? Ce serait, dit Smolin, en  éliminant l'idée que tous est, ou pourrait être, hors du temps. Nous devrions voir tout ce qui compose la nature, en nous y incluant nous-mêmes avec nos technologies, comme lié au temps et faisant partie d'un système plus vaste en perpétuelle évolution. Un monde sans temps est un monde avec un faisceau rigide de possibilités qui ne peuvent pas être transcendées! N'est-ce pas ce que nous constatons actuellement avec un monde hyper-médiatisé où la confusion entre le réel et le virtuel et le désir d'informations permanentes et immédiates devient de plus en plus prégnant? La vision de Lee Smolin pour dépasser la distinction entre le naturel et l'artificiel et pour nous situer au coeur du temps est-elle suffisante? Il propose une nouvelle philosophie, anticipant la fusion du naturel et de l'artificiel en réalisant une conciliation des sciences naturelles et sciences sociales, où l'agent humain prend sa juste place dans la nature. Il ne s'agit pas pour lui de relativisme, où n'importe quelle chose que nous voudrions vraie peut l'être, même si savoir ce qui est vrai est d'une importance cruciale pour survivre au défi du changement climatique. Nous devrions aussi rejeter la notion moderne selon laquelle la beauté et la vérité sont déterminées par des critères formels ainsi que "la rébellion post-moderne" consistant à affirmer que la réalité et l'éthique ne sont que des constructions sociales. Ce qu'il faut, c'est une relationnisme, qui a été présenté dans mon article 12 au chapitre 3-1) (Un point sur l'avancement des réflexions et résumé des chapitres précédents): "La conception relationaliste considère que l'espace et le temps sont l'expression de la coordination de ce qui existe dans l'univers. Cette conception a été essentiellement développée par Leibniz. Citons le : « Je ne dis pas du tout que la matière et l'espace sont la même chose, j'affirme seulement que sans matière il n'y a pas d'espace et que l'espace en lui même ne constitue pas une réalité absolue ». Ce n'est pas pour autant que le relationalisme constitue une doctrine idéaliste opposée au matérialisme. Car le relationalisme reconnaît l'objectivité de l'espace et du temps et son universalité, car rien ne peut exister en dehors de l'espace et du temps. Le relationalisme inspire certaines présentations de l'électromagnétisme ou de la mécanique quantique. Ainsi la mécanique quantique relationnelle est une interprétation relationelle de la mécanique quantique qui rejette les notions d'état absolu du système, de valeur absolue des observables ou d'événement absolu. La théorie ne décrit que la façon dont les systèmes influent les uns sur les autres au cours des interactions physiques. L'état et les quantités physiques se réfèrent toujours à l'interaction ou à la relation entre deux systèmes. Ainsi la théorie ne décrit pas le mode d'existence des systèmes physiques mais seulement l'interaction entre eux. L'état d'un système isolé n'a pas de sens et la description de tout système est réduite au réseau de relations qu'il entretient avec les systèmes environnants". Pour Lee Smolin, le futur est restreint, mais non déterminé par le présent, ce qui rend possible la nouveauté et l'invention. Il faut remplacer le faux espoir de transcendance (de Dieu?via une perfection absolue et intemporelle par la vision de d'un cosmos au futur ouvert habité par une activité humaine toujours en essor. Ce grand scientifique espère ainsi que cette nouvelle philosophie pourra sauver la cosmologie d'une errance non scientifique en reconnaissant que le rôle du temps est central à l'échelle cosmologique. Et une civilisation dont les scientifiques et les philosophes enseignent que le temps est une illusion et que le futur est figé (ou déjà là ailleurs?) aura du mal à à convoquer la force imaginative qui saura inventer la communion entre les organisations politiques, la technologie et les processus naturels, une communion essentielle si nous voulons survivre au-delà de ce siècle. 

    philipmaulion.com: Bienvenue au ‘Moment Présent’ de Lee Smolin: "Je ne prétends pas comme L. Smolin que le temps est réel, donné, dans le sens qu’il serait dans la nature, au contraire, je considère que c’est le sujet pensant qui est la source (temporalisation du temps) et le  vecteur du temps".

     

    Pour conclure ce chapitre, on peut rappeler ce que nous avons vu au chapitre 1: Peut-être le chemin que pressent Lee Smolin mènera t-il à redécouvrir le sujet? C'est ce qui a fait l'objet de ma réflexion lors de ma lecture du livre de Lionel NaccachePerdons-nous connaissance? Dans mon article 5, au chapitre 4) "L'information et la connaissance confondues"sont évoquées (en 4-1) La connaissance et son malaise contemporain: [...] "l'acte de connaître met en scène trois entités: -le sujet X tel qu'il existait et se représentait à lui-même avant de connaître l'objet Y -L'objet Y qui est le support de cet acte de connaissance. -Le sujet X' qui est le sujet ayant absorbé l'objet Y, c'est à dire le sujet ayant mis à jour ses représentations mentales à la lumière des nouvelles connaissances acquises". [....] En confondant connaissance et information, nous avons inventé une "mauvaise solution" contemporaine. [...] Aujourd'hui, il nous faut réparer le déséquilibre, et aux côtés de la quête de l'information, il nous faut reprendre là où nous l'avions abandonnée la quête du sujet, c'est à dire la prise en compte des mécanismes de transformation de notre subjectivité qui sont à l'oeuvre dans la connaissance.

    Et n'oublions pas Annick de Souzenelle dont nous avons évoqué l'interprétation de la Bible Hébraïque au chapitre 2-1: "Mais de l’Arbre de la connaissance de l’accompli et du non-encore accompli tu ne mangeras pas de lui car dans le jour où tu mangeras de lui, muter absolument tu muteras". Ne sommes-nous pas en pleine mutation?



    liens: 

    https://www-n.oca.eu/elena/Porque04/Cappi-Porquerolles-Screen.pdf: Histoire de l'Univers par Alberto Cappi

    http://sboisse.free.fr/science/cosmologie/histoire_univers.php: petite histoire de l'univers

    http://sboisse.free.fr/science/cosmologie/standard.php: Le modèle standard et ses problèmes

    https://www.jp-petit.org/science/smolin/SmolinLivre.pdf: sur le livre de lee smolin

    https://www.facebook.com/mariereine.arnaud/posts/2676951555690050?notif_id=1571586002871671&notif_t=notify_meAnnick de Souzenelle Quel est selon vous le cœur de la problématique écologique ? Une perte totale du monde céleste, du monde divin

    https://reporterre.net/L-ecologie-exterieure-est-inseparable-de-l-ecologie-interieure  "L’écologie extérieure est inséparable de l’écologie intérieure » 26 juillet 2019 / Entretien avec Annick de Souzenelle

    http://www.astrosurf.com/luxorion/temps-nexistepas2.htm Et si le temps n'existait pas?(voir rovelli)

    https://books.openedition.org/editionscnrs/419?lang=frChapitre premier. La préhistoire et l’imagination conditionnée

    https://www.histoire-pour-tous.fr/inventions/2909-la-decouverte-du-feu-500000-av-jc.html

    https://www.rts.ch/decouverte/monde-et-societe/histoire/4639483-comment-l-homme-de-la-prehistoire-a-decouvert-le-feu-.htmlLa découverte et la maîtrise du feu est peut-être la découverte la plus extraordinaire de l’histoire de l’homme.

    https://www.ina.fr/video/I11087637: En 1981 Grishka BOGDANOFF interviewe Albert SLOSMAN à propos des prophéties de NOSTRADAMUS et leurs interprétations récentes, notamment celles de la famille FONTBRUNE. L'interview est ponctuée de banc titres des couvertures des ouvrages suivants : "Les prophéties de maître Michel Nostradamus" du docteur de FONTBRUNE, "Nostradamus historien et prophète" de Jean Charles de FONTBRUNE, "Nostradamus trahi" d'Elisabeth BELLECOUR. 

    La prédiction de la malédiction par Nostradamus a été faite en 1938. Slosman précise que contrairement à ce qu'a dit Fontbrune, il n'y aura pas de cataclysme, notamment ceux prévus jusqu'aux années 1980. On arrive certes à la fin d'une ère vers l'an 2000 (en 2016 pour Slosman), c'est à dire à un choix de société, ou l'âge d'or, ou l'apocalypse.

    http://pncds72.free.fr/ Pastorale Nouvelles Croyanceset Dérives Sectaires 7

    https://trustmyscience.com/comment-photon-percoit-l-univers/: comment un photon perçoit-il l''univers?

    https://arxiv.org/ftp/arxiv/papers/1310/1310.5533.pdf: une critique historique de la renormalisation

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